Tuberculose pulmonaire de l’enfant : corrélation entre les caractéristiques clinicobiologiques et l’aspect radiologique - 12/01/23

La radiographie thoracique est un examen simple, à demander de première intention en cas de suspicion de tuberculose pulmonaire mais d’interprétation difficile chez l’enfant. Le type, l’étendue et la localisation des images radiologiques s’associent à différents tableaux cliniques. Le but de notre étude est de déterminer les caractéristiques radiologiques en fonction de la présentation clinique et biologique d’enfants tuberculeux.

Étude rétrospective sur une population d’enfants hospitalisés dans notre service pour tuberculose pulmonaire. La sévérité des lésions radiologiques a été évaluée sur l’étendue, la localisation et le type.

Nous avons inclus 24 enfants âgés de 9±4,58 ans. Le délai de consultation moyen était de 50jours. Les lésions radiologiques étaient bilatérales chez 7 patients. Un infiltrat était présent chez 19 patients, des nodules chez 11 patients, des cavernes chez 12 patients avec en moyenne 3,25 cavernes par patient (1 à 9 cavernes), un épanchement pleural était présent chez 5 patients et un élargissement médiastinal chez un patient. Les lésions touchaient ⅓ du champ pulmonaire chez 12 enfants, ⅔ du champ pulmonaire dans 8 cas et tout le champ pulmonaire dans 7 cas. Un seul patient avait une radiographie du thorax normale avec des anomalies sur le scanner. Une atteinte du tiers supérieur du champ pulmonaire était retrouvée chez 14 enfants, du tiers moyen chez 16 enfants et du tiers inférieur chez 14 d’entre eux. Les lésions radiologiques de l’enfant touchent tous les secteurs du poumon sans prédominance. Une atteinte unilatérale était plus fréquente chez les enfants de sexe masculin (62,5 % ; p :0,027). L’atteinte était significativement plus étendue chez les adolescents (p : 0,019). La dyspnée était corrélée à l’étendue de l’atteinte pulmonaire (85,7 % ; p : 0,009). La positivité des expectorations était associée à des cavernes nombreuses>6 (p : 0,04) ou une atteinte bilatérale (p : 0,02). Les lymphocytes étaient significativement plus bas lors d’une atteinte étendue (p : 0,049). L’IDR était négative chez la majorité des patients, sans association significative avec l’extension des lésions. L’IDR n’a pas d’apport dans la prédiction de l’étendue des lésions radiologiques. Les lésions radiologiques ne sont pas influencées par l’immunodépression retrouvée chez 2 patients.

La tuberculose pulmonaire existe chez l’enfant dès l’âge de 4 ans et les formes étendues sont associées à une gravité clinique et biologique. La radiographie du thorax chez l’enfant a un apport dans la prédiction de la sévérité et ainsi faire office de biomarqueur.